26 mars 2022 – Résurgence du Ressel (46)

Lulu n’avait plus tremper ses palmes depuis au moins 12 mois, et sa nouvelle tenue de plongeur-danseur -spéléo était pleine de poussière. Nous sommes donc partis de bon matin, direction le RESSEL. Autant reprendre dans une cavité connue, cela limite les imprévus, et des imprévus il y en eut…
Nous voilà donc partis, mais allez savoir pourquoi, je prends la grand-route qui passe par Figeac au lieu de notre voie vicinale passant par Villeneuve, rien de bien difficile en soi, sauf que, en ne passant pas par Cajarc, et bien pas de pain pour le casse-croûte, et là ça commençait déjà assez mal.
Bon, nous arrivons tout de même à destination, et le parking est quasiment vide, une seule voiture en ce beau matin ensoleillé. Nous préparons, comme à l’accoutumée le matériel, et nous engageons la première rotation de portage.

Puis, nous enfilons nos habits de lumière, et là, pour Lulu, ça commence à se compliquer. Non pas que le gaillard est forci durant l’hiver, les quelques travaux dans sa demeure l’ont gardés svelte et alerte, non, la difficulté provient de sa nouvelle tenue, pleine de poussière au demeurant, mais, la toile a remplacer le latex , non le néoprène voulais-je dire. Le gaillard n’est pas à l’aise, je l’aide à fermer les écoutilles, nous nous mettons à l’eau, nous opérons les réglages et les vérifications d’usage, et nous voilà partis.
Dès l’entrée, nous rencontrons un petit courant, mais surtout une visibilité pas terrible, mais bon, il s’agit d’une plongée de reprise. L’ami Lulu peine à passer les oreilles, et en plus l’est pas à l’aise dans son habit, et comme ce dernier ne fait pas le moine….
Enfin, la première plongée se résume à la petite boucle, avec toujours cette fichue oreille qui manque de souplesse et qui handicape Lulu dans la progression. Au bout dune heure, nous sommes ressortis, c’est l’heure du debriefing, de l’analyse des paramètres…. Vraiment la combinaison étanche en toile, ça change….
Nous ressortons de l’eau, et nous installons le pique-nique, Lulu avait un habit qui ne faisait pas le moine, certes, mais d’ici à oublier les bières d’abbaye, il faudrait voir à se ressaisir.. Nous pique-niquons à l’eau, avant de nous y remettre.
Maintenant le parking s’est rempli, il y a des plongeurs partout, une jeune fille réalise même un film, prochainement primé à Cannes, sans nul doute, au regard de la distribution…
Bon, nous sommes dans l’eau, chacun ses blocs, son barda, revérification,, puis départ pour le deuxième tour…
A ce moment, j’ignore encore les talents cachés de Lulu pour les figures de patinage artistique, l’immersion est laborieuse, Lulu a oublié les plombs de chevilles, c’est balot, parce que tu risques de remplir les jambes de la combinaison étanche d’air et de te retrouver les pieds au plafond. Il te faut donc contrarier la poussée d’Archimède en forçant avec tes jambes musclées pour conserver ton assiette. Et à ce jeu, tu finis par ne plus y être dans ton assiette, Lulu se chope (pour la bière d’abbaye) une crampe dans les 2 jambes, puis après un effort digne de John Wayne dans Fort Apache, Lulu recouvre l’usage de ses jambes, mais à ce moment de l’action, il entame un triple Lutz, suivi d’un Flip d’anthologie, et se retrouve bientôt coller au plafond avant de finir par un axel en purgeant enfin sa stab récalcitrante. Le numéro était dantesque, merveilleux, au moins du 9 sur 10 au championnat de patinage artistique, mais l’émotion était trop importante pour poursuivre notre expédition. Nous prenons le chemin du retour, en surveillant la purge de la stab et la pression contenue dans la combinaison étanche.
La sortie et l’arrivée jusqu’au camion était aussi très stylée, et j’ai aidé Lulu à se désentraver de son matériel…
En bref, une plongée de reprise, qui démontre que nous avons tous des talents cachés ou ignorés qui se révèlent dans l’adversité, comme ce don inné pour le patinage chez Lulu, que d’aucun n’aurait jamais soupçonné.